T'as déjà entendu parler du Manfredi au musée de Libourne?
Le Musée des Beaux-Arts de Libourne est né de la volonté du duc Elie Decazes. Le musée de Libourne ne comporte que deux salles d'exposition mais mais il présente aux visiteurs une belle et riche collection d'oeuvres du XIVe au XXe siècle. Parmi elles, un tableau rare et magnifique de la Renaissance signé Manfredi...
Le Musée des Beaux-Arts de Libourne est né de la volonté du duc Elie Decazes (1780-1860). le musée des beaux-arts de Libourne ne comporte que deux salles d'exposition mais il présente aux visiteurs une belle et riche collection d'oeuvres des écoles européennes du XIVe au XXe siècle. A partir de 1818, alors qu’il venait d’être nommé Ministre de l’Intérieur par Louis XVIII, il fit envoyer à Libourne des oeuvres qui seront les premiers dépôts de l’Etat et le fonds de départ du musée. Tout au long du XIXe et du XXe siècle, profitant de donations, de legs, d’achats et de dépôts, le musée s’est considérablement enrichi.
Parmi ces oeuvres, j'attire votre attention sur ce superbe tableau représentant Jésus chassant les marchands du temple signé par Manfredi!
Bon du coup, c'est qui Manfredi?
Bartolomeo Manfredi (1582-1622) est un peintre italien dont on a dit qu’il a été un disciple de Le Caravage sans que rien ne prouve que les deux hommes ne se soient un jour rencontrés. La technique particulière de Manfredi semble cependant bien inspirée de celle du Maitre. On y retrouve notamment le goût pour le clair-obscur, l’absence de décors et des cadres resserrés. Une technique parfaitement maitrisée qui fut qualifiée à la mort du peintre de "Manfrediana methodus" (méthode de Manfredi).
On reconnaît chez lui l' un des premiers émules du style innovant du Caravage, avec son clair-obscur soutenu, et son insistance sur le naturalisme, avec un don pour raconter une histoire à travers l'expression et le langage corporel de ses personnages.
Malgré la brièveté de sa carrière, Caravage atteint la gloire vers 1600; il dut s'exiler en 1606 et mourut quatre ans plus tard. Il exerça une grande influence sur les artistes de la génération suivante, en particulier à Rome et Naples. Parmi ces artistes surnommés les « caravagesques », c'est sûrement Manfredi qui semble avoir été le plus efficace pour transmettre l'héritage du maître auprès des peintres étrangers.
Sa peinture s'oppose à une peinture trop théorique, un peu comme une réaction à une peinture trop intellectuelle de la Renaissance. Il revient à quelque chose de plus réaliste avec des modèles qu'il ira chercher dans les rues.
Le Manfredi de Libourne : Jesus chassant les marchands du temple
Cette peinture à l'huile de 1,67 mètre sur 2,44 mètres est arrivée à Libourne en 1819, en dépôt de l'État, à l'église Saint-Jean-Baptiste. Conservée dans des conditions pas vraiment optimum, elle avait déjà été restaurée à son entrée au musée des Beaux-Arts, dans les années 80. Elle a ainsi rejoint ainsi la très rare collection d’œuvres de l’artiste présente en France : une au Louvre, l’autre à Libourne (Gironde) et la troisième… au Mans (celle du Mans d'abord discutée à été authentifiee en 2016).
L'œuvre de l'Italien Bartolomeo Manfredi « Jésus chassant les marchands du temple », reconnue au niveau international, a quitté le Musée des Beaux-Arts de Libourne à l'automne 2016 pour rejoindre le Metropolitan museum de New York dans le cadre de la rétrospective consacrée à Valentin de Boulogne, contemporain de Manfredi. Avant de traverser l’atlantique, le tableau est passé entre les mains de Tiziana Mazzoni, pour bénéficier d'une nouvelle restauration, partiellement financée par le Metropolitan.
«Nous le prêtons à titre gracieux au MET qui a participé à sa restauration récente »
précise dans la presse Thierry Saumier, directeur du musée des Beaux Arts qui s’est rendu à New York pour l’ouverture de la caisse avant exposition du tableau libournais (2017).
Mais ce n'est pas le premier voyage du tableau qui a déjà été exposé deux fois à Rome et une fois à Los Angeles en 2012!
Mais ce n'est pas tout... au musée de Libourne, je vous invite aussi à prêter attention aux oeuvres suivantes:
La collection Giboin
Alphonse de son petit nom est connu pour ses verres émaillés... la collection Giboin (1828 - 1921) fait partie des curiosités du musée de Libourne.
A la fin du XIXe siècle, cet homme cultivé, fonctionnaire retraité à Libourne, Giboin démontre sa maîtrise des techniques de l’émail sur verre. Il crée des objets de verrerie inspirés par l’Orient arabo-persan, le Japon ou l’historicisme en vogue à cette époque. Sa correspondance témoigne de nombreux échanges avec les peintres de cette époque. L'éclectisme est un mot qui correspond tout à fait à l'art de Giboin bien que l'artiste libournais excelle dans le genre islamique. Contrairement à certains de ses contemporains Giboin ne semble pas avoir manifesté d'intérêt pour les motifs de l'art niveau et leur a préféré des motifs géométriques et des arabesques
Bassano, l'un de mes chouchous qu'on peut aussi retrouver au musée de Bordeaux
C'est une famille de peintres qui avait un atelier très productif en Italie à l'époque de la Renaissance. Une grande constante c'est leur goût pour les scènes paysagères et campagnardes... Le problème c'est qu'à cette époque, ce qui est lucratif mais aussi valorisant pour un artiste, c'est la peinture religieuse. Il y avait une hierachie de la peinture et la peinture religieuse etait au sommet de la pyramide!
Devant un Bassano, on ne peut qu'admirer la façon géniale dont ils ont su ménager la chèvre et le chou... le tableau porte souvent un titre religieux, le retour du fils prodigue pour le cas du tableau du musée de Libourne mais en réalité la scène biblique est souvent quelque part au fond ou au coin du tableau pour faire la part belle aux scènes des genre ou aux animaux.
Ici encore, la scène principale est rejetée à l'arrière plan, au fond à gauche : le père, debout sur le seuil de sa maison, accueille son fils agenouillé devant lui. Le premier plan est occupé par une scène de genre : dans un intérieur de paysans aisés, chacun est occupé à une tâche particulière, dans la préparation du repas.
Princeteau, le peintre animalier qui fut le maître du célèbre Lautrec
Issu d’une riche famille libournaise, l’artiste doit son succès à un exceptionnel talent pour peindre les chevaux de courses! Il réussit, en dépit de son infirmité (il était sourd-muet de naissance), une belle carrière de peintre mondain dans la haute société parisienne. Ami et maitre de Toulouse- Lautrec, il toujours été très admiré de son génial élève. Mais la collection de Libourne montre que Princeteau ne fut pas seulement le chroniqueur des élégances hippiques mais aussi un grand portraitiste et un grand paysagiste.
Dans la deuxième salle, un mur entier lui est consacré. Ne manquez pas le tableau de la patrouille des Uhlans ou encore les boeufs au retour de la vendange (l'arrivée au pressoir).
Rodin, mais si mais si... un Rodin à Libourne!
Et oui.... A Libourne dans ce tout petit musée, vous pouvez trouver une sculpture du célèbre Rodin! Rodin est bien l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXe siècle, considéré comme l'un des pères de la sculpture moderne!
Vous reconnaitrez peut-être Aesculapius (bonze : 68 cm).
Esculape est l'équivalent romain du dieu grec Asclépios. Fils d'Apollon et de Coronis, fille unique de Phlégias, roi de Béotie, Esculape naquit sur le mont Titthion dans le Péloponnèse. Comme le mot en grec signifie corneille, on disait qu'Esculape était né d'un œuf de cet oiseau, sous la figure d'un serpent.
La façon dont le dieu Asclepios tient la femme dans ses bras n'est pas sans rappeler les représentations traditionnelles d'une Pietà qui tient son fils. Certains y voient ici l'influence des travaux de Michel-Ange...
Étude de portrait Jordaens (triple étude)
Toute sa carrière se déroula à Anvers, où son succès fut tel qu'il recevait des commandes de l'Europe entière. À aucun moment de sa carrière, Jordaens n'a souffert d'un manque d'estime.Jordaens fut plus un collaborateur qu'un élève du maître et travailla durant 20 ans aux côtés de Rubens. À la mort de Rubens (1640) et de Van Dyck (1641), Jordaens fut considéré comme le plus important peintre des Pays-Bas méridionaux.
Sur un fond ocre-brun, se détache la figure d'un vieillard au réalisme impitoyable avec ses rides profondes. Peut-être ici une étude pour un apôtre??? On y voit un sujet avec une attitude recueillie, les yeux tournés vers le ciel, bouche entrouverte semblant murmurer une prière...
Et si avec tout ça je ne t'ai pas convaincu de faire un détour par le musée des Beaux-Arts de Libourne,
je peux toujours ajouter un dernier argument de poids : il est gratuit!!!
Et puis si tu veux visiter Libourne avec moi, c'est par là !
Et voilà... C'était un mini tour d'horizon au sein du musée des Beaux-Arts de Libourne. Merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout !
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